Climatisation et climat : une lame à double tranchant
Le fonctionnement d’une climatisation consiste à pomper l’air chaud vicié à l’intérieur pour la rejeter à l’extérieur. Ce processus est possible grâce à la circulation et à la transformation d’état du fluide frigorigène. De l’air frais préalablement purifié et déshumidifié est ensuite injecté dans la pièce nécessitant d’être rafraîchi pour améliorer le confort physiologique des occupants. Lorsque l’installation est réversible, elle peut être utilisée comme chauffage en hiver. Pour ce faire, les calories présentes dans l’air extérieur sont captées par l’appareil pour être transformées en chaleur à diffuser à l’intérieur du logement. L’air froid et vicié de l’intérieur est quant à lui rejeté à l’extérieur.
Voilà comment fonctionne une climatisation en mode froid et en mode chaud. Pour les personnes, cela est très bénéfique puisque l’installation leur permet de bénéficier d’un meilleur confort. Par contre, pour le climat, les rejets d’air chaud vicié en été accentuent un peu plus le réchauffement climatique tout en augmentant la température à l’extérieur. Et plus la température à l’extérieur augmente, plus les gens ont recours à la climatisation entraînant alors un cercle vicieux. La climatisation est une lame à double tranchant dont l’utilisation doit être modérée pour éviter un désastre écologique.
Climatisation et climat : les contraintes des fluides frigorigènes
Les systèmes de climatisation sont des installations thermodynamiques, c’est-à-dire qu’ils utilisent des fluides frigorigènes pour pouvoir produire du froid ou du chaud ; une façon de parler – le fonctionnement d’une climatisation est beaucoup plus complexe que cela. Ce qu’il faut savoir à propos des fluides frigorigènes également appelés gaz réfrigérants, c’est qu’ils ont un fort pouvoir de réchauffement évalué par le GWP pour Glowal Warming Potential se traduisant en français par pouvoir de réchauffement global. Ils sont ainsi considérés comme des gaz à effet de serre et certains types très courtisés dans l’industrie du froid sont responsables du trou dans la couche d’ozone. Il s’agit des HCFC (hydrochlorofluorocarbones) et des CFC (chlorofluorocarbones). Leur intérêt repose sur leurs nombreuses propriétés propices aux installations : ininflammables, excellente capacité de résistance, ne se dégradent pas, ont une facilité de fusion (liquéfaction) et n’endommagent pas les appareils. Mais depuis qu’il a été prouvé qu’ils ont un effet dévastateur sur le climat, ils ont progressivement été interdits par le protocole de Montréal.
Climatisation et climat : l’utilisation de nouveaux gaz réfrigérants
Depuis quelques années déjà, les fabricants se soucient grandement de l’impact environnemental occasionné par les systèmes de climatisation, plus précisément des effets des fluides frigorigènes sur le climat. Ils souhaitent participer à la diminution de la pollution grâce de nouveaux gaz réfrigérants, dont voici quelques-uns d’entre eux :
Nouveaux gaz réfrigérants | Propriétés, caractéristiques et détails |
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Fluides frigorigènes de type HFO |
Il s’agit des hydrofluorooléfines qui sont des composés chimiques dérivés des alcènes n’ayant aucun impact sur la couche d’ozone avec un faible effet de serre. Leur performance est la même que les fluides précédemment utilisés dans les systèmes de climatisation. Toutefois, ils sont légèrement inflammables. |
Hydrocarbures |
Ce sont des composés organiques donc naturels constitués exclusivement d’atomes d’hydrogène et de carbone. Ils n’ont aucun impact sur la couche d’ozone avec un moindre effet de serre. D’ailleurs, ils sont déjà utilisés dans les réfrigérateurs domestiques et professionnels. |
Ammoniac |
C’est un composé chimique de formule NH3 sous forme de gaz considéré comme un excellent frigorigène. Naturel, il n’a pas d’impact sur la couche d’ozone ni d’effet de serre. Malheureusement, il est inflammable et toxique, mais lorsqu’il circule en circuit fermé et étanche, il n’y a rien à craindre. Le milieu industriel l’utilise beaucoup. |
Dioxyde de carbone |
Plus connu sous le nom de gaz carbonique ou CO2, le dioxyde de carbone est un composé inorganique naturel qui n’est ni toxique ni inflammable, et qui n’a aucun effet de serre ni d’impact sur la couche d’ozone. On peut dire qu’il est le parfait gaz réfrigérant, mais son utilisation implique des compresseurs spéciaux. |
Pointé du doigt par de nombreux organismes environnementaux, la climatisation a fait peau neuve depuis plusieurs années déjà grâce à l’utilisation d’énergies respectueuses de l’environnement comme l’énergie solaire. Il y a aussi ces nouveaux gaz réfrigérants qui permettent d’éviter l’accentuation de la pollution de la couche d’ozone puisqu’ils n’ont pas d’impact sur celle-ci voire moindre.