La pompe à chaleur, est-ce vraiment économique ?

Aujourd’hui, les dépenses liées au chauffage sont de plus en plus lourdes dans le budget du fait que le prix de l’électricité lui-même est en perpétuelle augmentation ainsi que celui des énergies fossiles telles que le fioul et le gaz. Il est devenu indispensable de se tourner vers l’énergie renouvelable pour faire baisser la facture énergétique. La pompe à chaleur fait partie des systèmes de chauffage et de climatisation les plus performants et écologiques. En matière de consommation d'une pompe à chaleur, est-ce vraiment économique ?

La pompe à chaleur est vraiment économique
La consommation d'une pompe à chaleur, est-ce vraiment économique ?

L’utilisation d’une énergie gratuite et abondante

Ce qu’il faut savoir en premier lieu, c’est que la pompe à chaleur utilise de l’énergie gratuite et abondante, peu importe son type : PAC aérothermique (air-air et air-eau) et PAC géothermique (eau-eau, sol-eau et sol-sol). Elle est alors la plus écologique des systèmes de chauffage et de climatisation puisque son fonctionnement ne repose pas sur la combustion occasionnant l’émanation de gaz à effet de serre, nocive pour l’environnement.

Un rendement plus élevé par rapport à un système de chauffage classique mesuré avec le COP

Bien que fonctionnant à l’électricité pour faire tourner ses composants (compresseur, condenseur, détendeur et évaporateur), la pompe à chaleur n’utilise pas l’énergie électrique à proprement dit pour chauffer le logement (appartement ou maison individuelle). En fonction de son type, elle puisera les calories contenues dans l’air, dans l’eau ou dans le sol pour les transformer en chaleur via un liquide caloporteur : fluide frigorigène. Par rapport à un chauffage d’appoint ou fonctionnant aux énergies fossiles, la pompe à chaleur a un rendement beaucoup plus élevé. Celui-ci est appelé « efficacité énergétique » et déterminé par le COP pour coefficient de performance thermique présente sur l’étiquette énergétique de l’appareil.

Le COP minimal pour qu’une pompe à chaleur soit économe est de 3,4, c’est-à-dire que la pompe à chaleur produit 3,4 kWh d’énergie en consommant 1 kWh d’électricité. Alors qu’une chaudière avec un rendement de 100 % ne produit qu’1 kWh de chaleur, on peut exprimer ce COP en % de rendement. Cela fait qu’une pompe à chaleur avec un COP de 3,4 a un rendement de 400 %. Et en matière d’économies d’énergies, cela se traduit par 2,4 kWh économisés sur 3,4 kWh de chaleur soit ¾ = 75 %.

Le SCOP d’une pompe à chaleur

Le COP d’une pompe à chaleur est mesuré suivant une température extérieure de +7 °C, ce qui n’est pas réellement représentatif du rendement de l’appareil puisque la température n’est pas stable tout au long de l’hiver. Désormais, c’est le SCOP ou coefficient de performance thermique saisonnier qui est utilisé. Celui-ci se présente comme le ratio entre la production de chaleur et la consommation électrique sur la saison de chauffe avec des mesures effectuées dans des conditions de fonctionnement définies : température extérieure, taux de charge, température de l’eau… Le SCOP prend par ailleurs en compte la situation géographique. 3 types de climats européens sont ainsi utilisés : Helsinki -> climat froid ; Strasbourg -> climat tempéré ; Athènes -> climat chaud. Puis 5 températures extérieures sont utilisées pour les essais : +12 °C, +7 °C, +2 °C, -7 °C et -10 °C.

Aujourd’hui, le COP n’est plus présent sur l’étiquette énergétique des pompes à chaleur et a été remplacé par le SCOP. Ce dernier est relatif au classement des appareils suivant leur efficacité énergétique, de D à A+++, dont A+++ fait référence à une pompe à chaleur à haut rendement et D une PAC des plus énergivores. Et suivant le règlement UE N° 206/2012 appliqué depuis le 1er janvier 2014, les pompes à chaleur de classe énergétique inférieure à A pour le climat de Strasbourg ne sont plus admises sur le marché.

La norme ErP : nouvelle étiquette énergétique sur les pompes à chaleur et les climatiseurs réversibles

Grâce au SCOP dans le cadre de la norme ErP, nouvelle étiquette énergétique sur les pompes à chaleur et les climatiseurs réversibles, il est possible de connaître le nombre d’heures passées à chaque température extérieure pour permettre d’établir une performance sur un hiver complet de chauffage. Voici un petit tableau représentatif de la classe énergétique et du SCOP relatif :

Classe énergétique SCOP

A+++

5,1 < SCOP

A++

4,6 ≤ SCOP < 5,1

A+

4,0 ≤ SCOP < 4,6

A

3,4 ≤ SCOP < 4,0

Pour un SCOP de 4 par exemple, cela indique que la pompe à chaleur restitue 4 fois plus d’énergie qu’elle ne consomme sur la consommation totale d’une saison entière de chauffe. Bonjour les économies d’énergie.

Les économies d’électricité réalisées par an avec une pompe à chaleur

Voici un tableau portant sur les économies d’énergie électrique réalisées annuellement pour une pompe à chaleur. Il est relatif au type de pompes à chaleur, à leur coût d’achat, à la superficie du logement dans lequel elles sont installées, à la consommation d’électricité annuelle moyenne de la PAC ainsi que la consommation électrique annuelle moyenne d’un système de chauffage classique.

Type de pompe à chaleur Coût d’acquisition Superficie de l’habitation Consommation électrique annuelle moyenne de la PAC* Consommation électrique annuelle moyenne d’un chauffage classique** Économies annuelles d’électricité réalisées

Pompe à chaleur air-air
COP de 4

6 000 € -> 10 000 € 100 m² 5 100 kWh -> 724,71 € 10 000 kWh -> 1 421 € 4 900 kWh -> 696,29 €

Pompe à chaleur sol-eau/sol-sol
COP de 5

8 000 € -> 25 000 € 150 m² 5 250 kWh -> 746 025 € 15 000 kWh -> 2 131,5 € 9 750 kWh -> 1 385 475 €

Pompe à chaleur eau-eau
COP de 5/6

8 000 € -> 14 000 € 250 m² 8 750 kWh -> 1 243,75 € 25 000 kWh -> 3 552,5 € 16 250 kWh -> 2 309 125 €

Le prix du kWh en France est aujourd’hui entre 0,132 2 € et 0,152 0 € en option de base. Pour le tableau, la référence prise est la moyenne : 0,142 1 €/kWh.

*PAC aérothermique : 51 kWh/m² ; PAC géothermique : 35 kWh/m²

**Chauffage classique : 100 kWh/m²

Estimation basées sur la source ADEME

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Résumé

Les dépenses relatives au chauffage pèsent de plus en plus lourd dans le budget des ménages en France. Le coût de l’énergie électrique ne cesse d’augmenter et il en va de même pour le coût des énergies fossiles, comme le gaz ou le fioul. La pompe à chaleur connaît de plus en plus de succès auprès des ménages pour ses caractéristiques : efficacité énergétique élevée, utilisation d’énergies renouvelables (air, eau…), etc.
Seulement, la question se pose toujours : la pompe à chaleur, est-ce vraiment économique ?
C’est en fonction du COP (Coefficient de performance thermique) que l’on peut déterminer le rendement de la pompe à chaleur. On estime qu’une PAC économe et performante dispose d’un COP supérieur à 3, c’est-à-dire 3 kWh d’énergie restituée sous forme de chaleur pour 1 kWh d’électricité consommé. Depuis 2014, le SCOP est l’élément qui détermine l’efficacité énergétique de la pompe à chaleur en remplacement du COP sur l’étiquette énergétique (norme ErP) puisqu’elle offre des résultats plus approximatifs grâce à la prise en compte de nombreux paramètres : situation géographique, taux de charge, température de l’eau, température extérieure… Et sur le marché actuel, les pompes à chaleur avec un SCOP inférieur à 3,4 sont interdites de vente sur le marché.
En fonction du type de pompe à chaleur (air-air, sol-eau, sol-sol ou eau-eau), les performances ne seront pas les mêmes ni les économies d’énergies réalisées par rapport à l’utilisation d’un chauffage classique. On estime qu’une PAC aérothermique a une consommation de 51 kWh/m² tandis qu’une PAC géothermique consomme 35 kWh/m². D’un autre côté, un chauffage classique consomme environ 100 kWh/m². En vue de ces détails, et suivant le prix du kWh en France depuis janvier 2020 (0,142 1 €/kWh), il est évident que les économies d’énergie sont conséquentes : jusqu’à 2 400 €/an pour une PAC eau-eau avec un COP de 5/6 pour une superficie de 250 m².

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